Croquis sur modèles vivants dans l’art : une pratique ancienne, toujours d’actualité.

Saviez vous que les croquis sur modèles vivants sont une pratique artistique qui remonte à l’Antiquité ? Depuis des millénaires, les artistes ont utilisé des modèles humains pour améliorer leur technique de dessin. Dans cet article, nous allons examiner l’histoire et l’évolution de la pratique des croquis sur modèles vivants, ainsi que sa pertinence actuelle malgré l’émergence de nouveaux outils technologiques.

Croquis sur modèles vivants dans l’art : une pratique ancienne, toujours d’actualité.

atelier artiste

Les croquis sur modèles vivants, également connus sous le nom de dessin d’observation, sont une pratique artistique qui consiste à dessiner des modèles en direct. Nous allons revenir sur l’histoire de cette pratique ancienne qui continue de séduire les artistes aujourd’hui, afin de mieux comprendre les raisons de son succès actuel.

Les modèles vivants dans l’art : une tradition qui perdure à travers les siècles

  • Historiquement, les Grecs anciens ont été parmi les premiers à utiliser des modèles vivants pour leur art. Les sculptures et les fresques de la Grèce antique montrent des figures humaines fidèles à la réalité, ce qui suggère que les artistes grecs utilisaient des modèles humains pour leur travail. Les Romains ont également utilisé des modèles anatomiques pour leur art, et la tradition a continué à travers les siècles dans les cultures européennes.
  • Au Moyen Âge, les artistes travaillaient principalement pour l’Église et représentaient souvent des scènes religieuses. Les modèles vivants étaient moins courant à cette époque, mais ils ont continué à être utilisés par les créateurs d’art pour représenter des scènes de la vie quotidienne et des portraits de personnalités importantes.
  • À la Renaissance, l’utilisation de modèles vivants est devenue plus populaire. Les créateurs d’art de cette période cherchaient à représenter la figure humaine de manière réaliste et l’emploi de modèles de poses était essentielle pour y parvenir. Les artistes de la Renaissance ont souvent travaillé avec des modèles vivants nus, ce qui a permis une observation plus précise de la structure et de la forme du corps humain.
  • Au XVIIIe siècle, l’utilisation de modèles vivants est devenue une partie intégrante de la formation artistique. Les académies d’art ont commencé à proposer des cours de dessin sur modèle humain, où les étudiants pouvaient observer et dessiner des modèles de corps nus. Cette pratique est devenue une partie essentielle de la formation des artistes, et elle est restée une tradition dans les écoles d’art jusqu’à nos jours.

Les croquis sur modèles vivants de nos jours

Avec l’émergence de la photographie à la fin du XIXe siècle, certaines personnes ont pensé que les modèles humains pourraient devenir obsolètes. Cependant, la pratique est restée courante. Nous vous expliquons les raisons de sa popularité.

Croquis sur modèles humains : comment cette tradition ancestrale continue de séduire les artistes d’aujourd’hui

De nos jours, malgré l’avènement de nouveaux outils technologiques tels que les tablettes graphiques et les logiciels de modélisation 3D, la pratique des croquis sur modèles vivants reste une partie essentielle de la formation artistique. Les artistes reconnaissent toujours l’importance de l’observation directe de la figure humaine pour améliorer leur technique de dessin, et de nombreuses écoles d’art proposent encore des cours sur modèle humain.

De plus, les cours de dessin sur modèle anatomique offrent un environnement collaboratif où les créateurs d’art peuvent échanger des idées et des techniques. Ils peuvent ainsi améliorer leur compréhension de la structure corporelle et de l’anatomie ainsi que leur sensibilité à la composition et à la mise en scène de la figure humaine dans l’art.

Voici une œuvre d’un modèle de corps nu de l’artiste LuKe : vous pouvez voir toutes ces créations ici

Vous l’aurez compris, la pratique des croquis sur modèles vivants est une tradition artistique ancienne qui a évolué au fil du temps mais qui reste pertinente aujourd’hui. Les artistes continuent de reconnaître l’importance de l’observation directe de la figure humaine pour améliorer leur technique de dessin et créer des œuvres d’art authentiques et vivantes.

3 Comments

  1. Fabien Quattrini

    Merci Lucile pour cet article qui fait prendre conscience du lien intemporel qui existe entre chaque artiste d’époques diverses : l’observation et la retranscription du vivant dans la peinture.

  2. Gwenaël Houarno

    Merci pour cet article ! Quelques remarques :
    – l’emploi de modèles vivants au Moyen Age demeure semble-t-il de l’ordre de la pure hypothèse, mais je serais heureux de voir des sources apportant des éléments contraires (à part ce qu’on a déjà dit de Cennino Cennini ou Villard de Honnecourt) ;
    – le modèle vivant est bien mis en avant dans les académies italiennes dès le XVIe et s’institutionnalise grâce aux académies royales dès le XVIIe ;
    – le caractère « actuel » du travail d’après modèles est indéniable et en même temps très fuyant pour le grand public. Il y a par exemple le fait que l’étude de modèles vivants n’aide pas qu’à dessiner l’anatomie et peut même servir à la réalisation d’œuvres très libres voire abstraites, une facette pas facile à expliquer au béotien. Et il y aussi le fait que l’activité des modèles, depuis le milieu du XXe siècle, ne cadre pas avec les archétypes du roman de l’art. Ils ne posent quasiment que pour des groupes (fini, la confrontation avec le peintre dans la chambre mansardée !) et, quand ils posent face à des adultes, leur travail relève de l’animation d’un moment partagé (à l’instar des artistes de spectacle) bien davantage que de la contribution à des œuvres éternelles. Le modèle devient le carburant d’un effervescence globale, la sienne comme celle des artistes. Et quand la séance est terminée, ce qu’il en reste est, comme pour une pièce de théâtre, autant de l’ordre de l’immateriel que du matériel. 

  3. Laurie Rédaction

    Bonjour,

    Merci infiniment pour vos remarques pertinentes qui enrichissent la discussion autour de l’histoire des croquis sur modèles vivants.

    Concernant l’utilisation de modèles vivants au Moyen Âge, vous avez tout à fait raison de souligner que les preuves de cette pratique sont limitées et souvent hypothétiques. C’est un sujet complexe où l’histoire de l’art doit souvent se fier à des interprétations et des indices plutôt qu’à des preuves concrètes. Cennino Cennini et Villard de Honnecourt offrent des aperçus précieux, bien que fragmentaires, sur les méthodes de l’époque. J’aurais dû en effet employer « on suppose » dans cette partie du texte.

    Vous avez tout à fait raison d’évoquer la mise en avant des modèles vivants dans les académies italiennes dès le XVIe siècle et leur institutionnalisation au XVIIe siècle avec les académies royales. Votre commentaire ajoute une précision importante à l’article et je vais m’assurer d’intégrer cette information dans mes travaux futurs.

    Je vous remercie encore pour votre éclairage et pour le temps que vous avez pris pour partager vos connaissances.

    Cordialement,

    Laurie Rédaction,

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